dimanche, janvier 30, 2005

The Pretiest Star

THE PRETTIEST STAR

Le combiné du téléphone m’échappe littéralement des mains et tombe dans le vide. Avec lui, c’est toute ma foi dans l’absolu qui s’écroule. Je n’en suis tout simplement pas capable. Pourquoi dois je être toujours aussi cynique alors que pour une fois je voulais être ce que j’ai toujours rêvé d’être. Un homme qui dit ce qu’il pense et qui n’a plus peur d’étouffer de bonheur.

Rêver les yeux ouverts, ce n’est pas donné à tout le monde. J’ai appelé la femme que j’aime, cette Jasamine que je n’arrête pas de rencontrer. Et je n’ai pas réussi à trouver les mots pour la garder auprès de moi. J’ai été froid, maladroit et sans doute méprisant.

Je voulais pourtant rompre avec l’image qui se reflète dans le miroir sur le pas de la porte de mon appart. « Mon » appart, il n’y a pas si longtemps, c’était « notre » appart.

J’aurais aimé lui dire que cette jeune fille que je decouvrais chaque soir en m’endormant, comme une etoile noire vivant dans l’oubli du jour, ne connaissait d’elle même que ce que je refusais de connaître de moi même, c’est à dire un beau tissu de vérités. Une légende, un dernier affront aux promesses que je lui avait fait il y a deux ans.

La nuit tombe, recouvre ma voix de grésillements désagréables. Je dis n’importe quoi. Mes mots font allégeance à l’amour dans son plus simple appareil mais mon cœur est déjà loin. Je suis et ne suis pas. Le mensonge est dans le mensonge.

Je voulais lui avouer qu’après tout, sa peau était bien plus tendre que ce que mes sens me laissaient penser. Cette peau, très, très loin de l’évidence des formes que l’on caresse machinalement. Je n’ai rien dit. Je crois que j’ai encore parlé de moi.

Quelqu’un m’a dit que depuis qu’elle me connaît, on voit très clairement que la vie et la joie qui s’échappaientt de ses yeux, comme des nappes de brume industrielle, avaient la valeur de ces choses qui n’existent pas. Est ce vrai ? Je voudrais bien le croire. Je ne sais pas le voir.

Peu importe après tout. Chaque nuit, tout autour de ses épaules, j’ai essayé de dessiner avec application un paysage lunaire où il était possible de se rêver acrobate et de gagner un peu de légereté. Alors, tomber sans cesse de si haut, toutes les nuits, la même chute, à chaque instant sa dose de vertige. Pourquoi ce putain de téléphone tombe t’il lui aussi ? Je tenais pourtant à elle.

Alors, aujourd’hui ses lèvres se sont scellées par un voeu électrique, par des braises trop souvent ressassées. Ques reste t’il après, si ce n’est un mot monstrueux : “oui”. Déjà ? Des larmes pour pleurer de joie ? Un équilibre inutile et irrespecteux des lois ? Oui. Comment pouvais je dire « toujours » ou « jamais » ? Qu’est ce que cela veut dire « toujours » ?

Alors, il ne reste plus rien, une tragédie au ralenti où deux mille soupirs accompagnent un orchestre de hypertextes. Un jour, bien que cela puisse être tous les jours, je réécrirais ce film au passé et elle comprendra. Cela sera trop tard mais elle saura que durant tout ce temps je ne connaissais rien d’autre que cette jeune fille que je retrouvais en m’endormant, chaque soir, ce soir et tous les soirs de ma vie, the prettiest star.



Je dédie modestement ce petit texte à ma Baby Grace ainsi qu'à mes amis les Sweet Heads, Eric et Nightflight qui avaient fait une jolie version de ce morceau lors de la dernière convention de Man Of Music. Je remercie au passage ma source d’inspiration principale lorsqu’il est l’heure de parler d’amour et peut être que vous remarquerez un ou deux emprunts à Paul Eluard La vie immédiate, il veille sur nous. Pour finir, merci à Queen B. pour ses conseils indirects.

Comme un troisième deuil

Comme un troisième deuil,

tu arrives dans ma vie
pour m'aider à me décider
à assumer le reste d'une vie
passée à oublier le seuil
d'une porte qui ne porte plus mon nom.

Je n'y crois pas vraiment,
besoin de passer outre
de dire que je me mens
que c'est l'histoire d'une autre.

Mais je dois y passer
vivre mon troisième deuil,
après la vie, l'amour,
après la vie, ton amour.

Envie de remettre ça ?
Les couverts sur la table, dehors
assis au milieu d'amis qui ont peur
de dire le mot "mort".

Mais je dois y passer
vivre mon troisième deuil,
après la vie, l'amour,
après la vie, ton amour.

Après la vie, l'amour,
après la vie, ton amour.

mercredi, janvier 26, 2005

Compréhension

de soi, de l'autre, de ses propres désirs ... Là, j'avoue que je me paume un peu ...
Je sens un tel vide dans mes entrailles, c'est flippant ... ma maladie est là, la tienne est toute autre et je crois qu'on a travaillé dessus, non ? et que tu t'es faite un peu à l'image de ce que tu voulais être ... De mon côté, je sais que je suis à peu de choses prêt ce que je voulais être alors pourquoi ce sentiment continu de malaise ? Il faudra que tu m'aides.

Si je t'ai quitté c'est parce que j'ai peur ... d'être trop moi même, de lâcher le pire de moi même dans ta délicieuse petite tronche ...

Ce que je veux, me sentir plein et non pas sur le point de crever à chaque instant
Ce que je veux, que tu sois avec moi, heureuse ....

T'aimer

toi et toi seule ... l'exclusivité, la jalousie ... je ne sais pas comment on va s'en tirer ... Tout est lié, si je me sens faible, je suis faible, aide moi ... Je sens que tout est impossible.

dimanche, janvier 23, 2005

Top five de la semaine 23/01/2005

Sans la musique, rien ne serait pareil. Ni musicien, ni vraiment mélomane. Junkie tout au plus ...


Top five ...

1 Selling England by the pound de Genesis est encore là cette semaine. Un songe, encore un dans la lignée des fairy tales de Puck et cie ... Pas très loin finalement du travail d'un Neil Gaiman, comme quoi tous les raccourcis sont bons à prendre. Selling England by the pound, encore pour la maestria du personnage de Peter Gabriel. Il y a des voix comme ça qui vous parlent quoi qu'il arrive. C'est comme ça, je n'y peux rien et je passe donc de longues heures à tressauter au rythme des chansons épiques, de troubadours de cet album si particulier. Par contre, en ce qui concerne The Lamb lies down on Broadway, je crois que je suis vacciné !!!!

2 Universal Audio de The Delgados, pop bien ordonnée commence par là. Mélodies classiques, la lumière rentre à flot par la fenêtre, ça faisait longtemps (un petit faible pour les chansons commises par la chanteuse)

3 Blow de Ghinzu , entre Deus et Olivia Tremor Control ... lorsque la musique s'attaque à l'espace ...

4 Bona Drag de Morrissey, les premiers amours ou presque, un album pas écouté depuis au moins 6 ans. Collection de pop mélancolo-dramatique, ah lorsque Moz daigne se pencher vers nous, humbles mortels ... Une bonne façon de replacer You are the quarry ,son dernier album, à sa juste place, laquelle ? A vous de voir !!!!

5 Ten New Songs de Cohen , évidemment, avec deux bonnes années de retard ...

samedi, janvier 22, 2005

pas pour toi

Désolé, mais ce mensonge là
N’est pas pour toi.
Je le réserve,
A l’abri de mes sentiments,
Bien au froid
Dans le cœur de l’hiver
Bien au chaud
au fond de ma poche .
Alors, avoue le,
mais dis le donc
Que tu n’y crois pas,
Fais moi cette injure,
Fais moi ce plaisir,
Laisse moi te raconter une histoire
A dormir debout
et A dormir dehors.
Tu n’y crois pas ?
C’est qui la maligne ?
Celle qui croit savoir
Et qui en souffre ?
Ou bien
Celle qui ne sait pas,
Celle qui fait comme si de rien n’était
Et qui en est heureuse ?

Ce grand amour

Et ce grand amour.

Mes yeux s'ouvrent et je reviens là où j'aurais toujours dû être.

L'endroit d'où je viens et d'où je ne suis jamais vraiment parti.
Parce que je suis parti,parce que j'ai confondu mouvement et courage.

A mes pieds, il ne me reste plus que l'immobilité.
Misérable choix que je m'empresse de rammasser.

Le Mouvement,avec ses règles internes.
Le Mouvement qui a sa propre voix,
qui ne cesse de me commander
l'impossible et son contraire,
comme palper une enveloppe vide
et d'écrire la lettre de séparation qui va avec.
Tout comme ce grand amour que je n'ai jamais confessé.

Il ne devait me conduire nulle part
si ce n'est ici.
Là où personne ne m'attendait.
Ici mais pour combien de temps
et à quel prix ?
Plus tard, encore plus tard, je saurai.

Alors ?

Pas assez de temps, ça oui, pour être un salaud parfait,
pas assez de rigueur dans l'ignominie.
Je frappe une fois et encore
contre ce sac de plomb
qui me tient lieu de conscience
et comment est ce que j'en arrive à me sentir presque bien ?

Parce que le grand amour est là,
rafraichissant et réfléchissant à l'envie
une image de deux Narcisses s'entredévorant.
Il dit :"Viens à moi, toi et moi comme un morceau de charbon noir pourrissant".

Ce grand amour que j'étouffe dans mes bras,
chaque fois que je dis "je t'aime",
je le crains, je le veux, je l'espère parfois,
à toutes heures,
surtout lorsque je ne devrais pas,
je l'aime, je le dévisage, je l'ignore.

Ce grand amour que je quitte aujourd'hui,
ce grand mour qui me quitte enfin
c'est le mien, c'est le sien.
Il n'est à personne.

jeudi, janvier 20, 2005

Plus belle que Lee Miller

PLUS BELLE QUE LEE MILLER


car tu es plus belle que Lee Miller
son corps avait déjà fait
mille fois le tour de mes doigts
sans jamais arriver à se laisser
dompter par mes caresses futiles.

Nulle autre qu'elle
nul corps pareil au sien
aucun désir dans ses ailes
tout est dit,
tout reste à faire.

Rien n'est trop beau,
rien n'est trop laid
pour ma petite Lee Miller.

Pour cette femme exquise et pourrie à la fois.
Tout est dit, tout reste à défaire,
des tonnes d'amour à jeter à la poubelle,
des sourires à la pelle qui s'achèvent là
de peur,
de peur d´être celui que je n'aurais jamais imaginé être.

Un jour, tu pars
et depuis ce jour
tous les départs s'appellent Lee Miller,
toutes ces absences ont un corps,
un sourire qui retrousse ta jupe,
un squelette de verre que j'embrasse délicatement
avant de m'endormir,
tous les jours,
avant de m'endormir.

Tout est dit, tout reste à défaire,
des tonnes de caresses à oublier,
des toujours à la pelle qui se taisent
apeurés,
de peur d´être celui que je n'aurais jamais imaginé être.

Et dire adieu à Lee Miller,
ce n'est pas possible,
moins seul qu'hier, plus triste qu'hier
car tout est dit, tout reste à faire.


au commencement

Evidemment, au commencement ce serait plus simple qu'il n'y ait pas de commencement.
En tous cas, pas ce soir, pas à cette heure où je devrais sûrement faire autre chose que de créer un blog ...
Alors, voilà, je n'avais pas à lutter, aujourd'hui tout était joué d'avance.
Lever très tard après une longue suite de rêves très colorés et sensuels. Après midi studieuse et coquine sur les bords.
Soirée sur internet puis le "rien du tout", le bord du vide, la fuite en avant de sites en sites, de forums en forums, d'albums en albums, toute la nuit à ne pas y penser jusqu'à arriver ici .
A cette heure ci, j'arriverais presque à croire qu'au commencement il n'y avait pas de commencement.