mercredi, septembre 28, 2005

petite mort (3)

Les heures sont sourdes,
Les mots ont été trahis,
Fini le temps de l'amour de certains
Au crépuscule de nos étreintes que reste-t-il ?

Après le test on se déleste
Tu me laisses exsangue
Après l'envie on ne veut plus rien
Au crépuscule de nos étreintes que reste-t-il ?

Chère petite mort
dans un dernier élan de pitié
Tu as perdu ce que je n'avais pas trouvé
Au hasard, au dehors,
Dans la ville sans raison.

Pour la douleur je suis ton homme
je suis un abcès à crever
pour la douceur je suis ta femme
je suis un heureux absent.

Chère petite mort
Dans cet état d'oubli partagé
tu as comblé toutes mes craintes
A la fin de notre film
on ne peut pas rentrer chez soi, comme ça ...

Pour en rester là il faudrait être mort.



collaboration avec Gael Lalloum

samedi, septembre 17, 2005

Musique à usage personnel : Alliance de Robert Wyatt

Le vide qui divague à ne plus savoir quoi dire, quoi faire. Le vide du premier jour sans elle. Peu importe pour une fois le nom du chanteur ou celui de la chanson. Les faits sont là et avec eux ce sentiment de vide sans fondement. Le vide comme la paroi interne d'un vaisseau sanguin qui s'éloigne poliment du coeur : " ce que nous avons en commun rend les choses encore plus dures". " Il est dur de parler à qui que ce soit, nous sommes ennemis". Je refuse d'avoir peur ou de chercher le moyen le plus simple de combler ce vide. Que vient faire Chomsky là dedans ? Je ne veux même pas le savoir. Si tu me laisses le temps nécessaire, peut être arriverais à croire que cela ne s'est pas passé, que rien n'est arrivé, qu'il n'y a pas de vide, après. Alors, je m'incline, je me penche, j'écoute la chanson pendant que la fièvre reprend ses droits. La voix module tout, arrache le peu qu'il me reste de raison. Je commence à délirer, à appeler au secours les gens qui ne sont plus là. Je sens que si la voix de Robert Wyatt se brise encore une fois c'est toute ma vie qui va y passer cette fois ci. Pas d'échappatoire possible. Rien qu'une résignation à peine formulée, une dent qui se casse. Toute une journée à éfiler le vide, doucement et presque tendrement, toute une journée à accepter le vide, à me vivre et inventer vide.