samedi, janvier 20, 2024

S'il existe

 



S'il existe,

c'est pour m'empêcher de respirer.

S'il respire,

c'est pour m'empêcher d'exister.

S'il entre dans ma vie comme un Dieu venu du Centaure

c'est parce qu'il a besoin d'une femme

comme moi, aveugle à ses propres besoins.


S'il m'a voulue

c'est parce que je n'étais rien.

S'il m'a vaincue

c'est pour effacer ce qui était mien.

S'il entre dans ma vie comme un Dieu venu du Centaure

c'est parce qu'il a besoin d'une femme

comme moi, libre de se perdre au loin.


S'il existe

c'est parce que l'Amour fait Loi

et que ce n'est que dans la contrainte

que je peux éprouver les limites du réel.

Laisser glisser ma peau au sol,

faire fi des artifices,

et enfin savoir qui je suis.


S'il existe,

c'est pour m'empêcher de tricher.

S'il triche,

c'est pour m'empêcher de resquiller.

S'il entre dans ma vie comme un Dieu venu du Centaure

c'est parce qu'il a besoin d'une femme

comme moi, prête à vivre un peu moins.


S'il existe

c'est parce que l'Amour fait Loi

et que ce n'est que dans la contrainte

que je peux éprouver les limites du réel.

Laisser glisser ma peau au sol,

faire fi des artifices,

et enfin savoir qui je suis.


mardi, janvier 02, 2024

Sans titre 36

 

Parfois il ne reste plus qu'une chose à dire.

Mais je ne m'y résous pas.

Je ne veux pas de fin.

Autour de moi le signal de ma phrase muette balaye la nuit,

comme une joie qui ne se décide pas à retomber.


Il faudrait que je dise stop, fini, adieu.

Mais je sors de la pièce

et nous en sommes là encore aujourd'hui.


La pluie fait un drôle de bruit tout autour des bateaux

j'ouvre presque la bouche

mais il n'est pas encore temps.

Je sais que sous l'asphalte se cache encore beaucoup d'eau.


Le bruit d'un grillon me rappelle à l'ordre,

j'attends encore un instant,

c'est presque le moment,

regarde, on dirait une fusée qui croise le ciel.


Je ne comprends pas,

tu me dis que tu m'aimes encore.