samedi, avril 09, 2011

Elle existe (à la verticale)

Elle existe.

Il suffisait de la chercher,
de la trouver,
de la courtiser,
de lui montrer qu’elle pouvait gagner,
une miette,
un empire,
un océan chaque fois qu’elle le voudrait.

Elle existe.

Il suffisait de ...
de lui mentir
de la ravir
de lui faire boire un élixir
et lui faire recracher le tout
là, juste en dessous.

Là où elle souffre.

Elle existe.

Il suffisait de l’achever
de la pousser du haut
de la plus haute falaise,
de prendre de l’élan
et de fracasser son adorable crâne
là où les vagues
soufflent
leurs dernières promesses.

Elle existe.

Il suffisait de la sauver
Et pourtant,
je l’ai achevée.

Les os craquent

Au début, il y a une longue litanie de mots à prononcer à voix basse.
Comme hébété, comme aux prises avec un alcool beaucoup trop puissant.

Les os craquent, les os résistent autant qu’ils le peuvent.
A l’intérieur, le vent s’acharne sur les lambeaux de peau qui se trouvent à sa portée.
Mais rien n’y fait, les défenses ont une nouvelle fois tenu bon.

L’instant n’a pas eu lieu.
L’épiphanie n’est pas pour aujourd’hui.
Ce qui est, reste hors de portée.

Et pourtant pendant un instant on y a cru.

De nouveaux horizons prometteurs ont failli se matérialiser
Comme au centre d’un cercle magique,
Le futur a esquissé un pas en ta direction.

Mais.

L’émotion ne s’est pas immiscée.
L’émotion n’a pas eu son mot à dire.
L’émotion restera à tout jamais cette denrée rare que l’on n’imagine pas posséder un jour.