vendredi, mars 25, 2005

PAS DE DEUX

C’est un homme qui attend,
Qui a le temps d’attendre,
Jasamine viendras tu ?
Me parleras tu ?
Et si c’est oui, ne me dis pas non.

C’est un homme qui t’attend,
La cuillère engluée dans le café
Semble tourner et tourner
Comme un seul désir
De t’avouer le pire.

Viendra, ne viendra pas ?
L’attente est une dernière excuse,
Le dernier des sursis,
Surtout ....
Si elle ne vient pas.

C’est un homme qui attend
Comme d’autres récitent des vers,
L’attente est un piège
Mais il se lève déjà de sa chaise :
Elle est là mais il ne la voit pas.

Viendra, ne viendra pas ?
L’attente n’a plus de sens
Sauf pour cette femme qui t’attend :
Toi, un homme qui ne sait pas attendre.

mercredi, mars 09, 2005

De loin une séparation

ressemble à un scène de film muet,
pleine de violence,
bien plus menaçante que vue de près.

Le son n'amortit plus les coups,
ne nous protège pas non plus
des mots que l'on pose
sur la bouche des étrangers.

Ici, la cruauté est surjouée,
les pleurs, des cabotins,
la gifle,
un clap de fin.

Et cela dure, cela dure, trop.
Les arbres me cachent l'essentiel
mais je devine beaucoup,
les derniers échanges hagards
mais je ne me trompe pas
si je dis que ce n'est pas fini,
et qu'eux mêmes le savent.

Elle crie, elle hurle, Il recule
mais elle ne le lâchera pas comme ça.

Quinze minutes déjà de pantomime désespérée.
Je ne vois plus que sa main à elle
ponctuant chacune de ses phrases
d'un mouvement sec et énergique,
chef d'orchestre,
d'un instrument semblable à un marteau
qui hésitait à sonner le glas.

Elle l'aime mais a décidé d'en finir avec.
Cela saute aux yeux,
même de loin,
même vu de l'autre côté du Boulevard;
le garçon vient encaisser mon café
mais je ne veux pas partir. Pas encore.

Lui, il finit par s'écrouler par terre.
Il ne tient plus debout.
Il ne se supporte plus.
Et ce n'est pas fini.
Tout.
Ses absences, sa froideur,
son silences, ses absences,
si soudaines. Et le reste.

Finalement, il se relève,
elle fait mine de l'aider puis
se ravise et s'éloigne à grands pas.

Je n'arrive pas à me décider à les quitter.
Tout spectacle a besoin d'un public,
même une séparation vue de loin.

jeudi, mars 03, 2005

des débuts si prometteurs

Est ce toi qui l'a voulu ainsi ?
Ou est ce moi qui l'avais déjà écrit ?
Des débuts si prometteurs ...

Tout autour de nous,
des flammes s'en prennent à nos corps ...
Des débuts, si prometteurs

que je n'ai pas voulu y voir autre chose.

A A A A A.

Est ce toi qui te sentais seule ?
Ou est ce moi qui rêvait de ton linceuil ?
Des débuts si prometteurs ...

Je suis désolé,
si désolé, ma chérie

mais la neige doit ressembler à de la neige.

A A A A A.

Est ce toi qui voulait me frapper ?
Ou est ce que j'ai voulu te ressembler ?
Des débuts si prometteurs ...

que l'on aurait dit toute autre chose.

Je suis désolé,
si désolé ma tendre chérie ...

mais la neige doit ressembler à de la douleur.

Laisse toi aller

A A A A A

A A A A A


d'après David Bowie, "Wishful Beginnings"