samedi, septembre 17, 2011

Marteler

Marteler les oripeaux.
Frapper jusqu’au sang ce qui n’a pas de sens.
Laisser la vie se désincarner lentement.
Mais ce n’est pas vraiment une question d’apparence,
ce n’est pas ce que les yeux veulent voir qui est important ici.
Il faudrait plutôt oublier de regarder
et se garder de savoir.

Comme le sculpteur.
Triturer ce qui transparaît,
enfoncer les mains dans l’évidence la plus crue
et en ramener l’abstrait.
Ciseler l’incongru.
Il ne faut pas mentir à ses propres mains.

A travers la répétition formelle,
la même personne représentée tout au long d’une vie,
en finir et arriver à l’achèvement de ce qui s’apparente à un sujet.

Cette tragédie

Cette tragédie,
bien sûr que j’ai parfaitement su l’écrire,
seul.
Mais qu’il est dur,
qu’elle est ardue,
cette tâche,
d’y mettre un point final,
à deux.

Après tout

Après tout,
J’ai bien fait de ne pas frapper à ta porte.
J’aurais pu trébucher,
Glisser sur une marche
Et faire de cet instant solennel
Un délice à oublier à l’instant.
Toi et moi, ça n'existe pas.

Après tout,
il n'y a pas vraiment eu de rencontre.
Ce n'est pas toi sur cette photo
Il n’y a personne dans mes bras.
L'enfant ne s'appelle pas Daniel,
les regards attendris se tournent vers le vide.
Toi et moi, ça n'existe pas.

Après tout,
Ce voyage n’a pas eu lieu.
J’ai du l’imaginer comme tant d’autres choses
Dont je ne me souviens plus aujourd’hui.
La porte de cet appartement à Saint Etienne
Ne porte pas le nom de Romero.
Toi et moi, ça n’existe pas.

Ce serait de la folie que d’affirmer le contraire.