jeudi, août 09, 2012

Bruges, Avril 1994.

Bruges, Avril 1994.

Perdre,
pour la première fois.
perdre,
pour la deuxième fois, comme par hasard.

Perdre encore une fois.
Une petit masque, une petite tragédie,
c'est ça le plaisir de perdre.

Perdre beaucoup de choses à la fois.
Perdre le sourire et la voix dans le cœur.
Mais maintenant,
tu oublies de vivre et de mourir.
Perdre pour la dernière fois.

Tu changes de nom,
tu changes le nom des choses.
Tu changes le contenu des sentiments,
l'étiquette sur les petites bouteilles,
le regret par l'ennui,
l'espoir par l'oubli,
aimer la douleur et l'épuisement.

C'est ça le plaisir de perdre.

Black Out (chanson)

Black Out (chanson)

Ce n'est que lorsque toutes les lumières se sont éteintes
que j'ai commencé à y voir plus clair.
Une vie entière à errer dans les pénombres
et pourtant ce dont j'avais besoin
c'était de l'obscurité la plus complète.

Il m'aura fallu toutes ces années
pour fermer toutes les portes derrière moi.
Me refuser à absolument toutes les femmes
qui auraient pu essayer de m'aimer.
Cracher dans toutes les mains qui se tendaient pour m'aider.

Parce que ce n'est que dans l'obscurité
que je flotte dans la certitude
d'être enfin quelqu'un de chair et d'os.
Parce que ce n'est que dans l'obscurité
que je retrouve cette sécurité
qui me manque lorsque je commence à écrire.

Il n'y a vraiment pas de quoi se vanter.
Ce que j'ai commencé, je ne sais pas comment le finir.
Une vie entière à boire le poison à la source,
à répondre présent lorsque l'histoire commence mal.
Aujourd'hui encore, j'ai besoin d'éteindre toutes les lumières.

Parce que ce n'est que dans l'obscurité
que je flotte dans la certitude
d'être enfin quelqu'un de chair et d'os.
Parce que ce n'est que dans l'obscurité
que je retrouve cette sécurité
qui me manque lorsque je commence à écrire.

Babel

Babel

Et la tour de Babel ne fut pas détruite,
ni foudroyée, ni abattue
comme il a été dit.
Ainsi en a-t-on décidé.

Pour que l’Homme n’oublie pas.
Afin que les spirales ascendantes de la Tour
épousent les courbes étroites de la destinée humaine.
Ainsi en a-t-on décidé.

Dieu a préservé un langage d'union
permettant aux hommes de se comprendre
et pourtant ils ont fourvoyé Son œuvre
croyant chercher plus haut
ce qui se trouvait dans leur cœur.

Dieu a regardé et a laissé faire
se disant qu'il serait toujours opportun
éradiquer Babel plus tard.
Ainsi en a-t-on décidé.

Sans titre 4

A l'abri des mensonges,
vivant pour ce que les autres rejettent de toutes leurs forces,
je repousse une de tes mèches de cheveux,
je ne peux dire si c'est vrai,
je ne veux même pas savoir.

C'est un sang qui respire,
une flaque d'eau à mettre à l'abri,
le but est de ne jamais s'ennuyer
et donc de ne jamais vieillir.
Est ce que c'est vrai?

Alors j'attends que nous guérissions
des plaies purulentes de demain,
de la morve qui court les rues,
d'un amour malsain
qui fait trembler ma main. 

Alors j'attends que nous en finissions,
pour cela je dois changer tous mes habits,
apprendre à être vicieux,
à ne plus avoir peur de ce qui est vain.

Parce qu'il n'y a que comme ça que je te retrouverai.
Attachée au pied d'un arbre
ou vissée sur le socle d'une statue,
il n'y pas d'île assez dangereuse
pour m'empêcher d'arriver à mes fins.