Une autre fois
Une autre fois (le jour des morts)
Une autre fois. Prendre de la vitesse sur le reflet qui se forme lentement sur le miroir. Être plus rapide que la volonté ambigüe, être agile, surtout aux entournures, buter contre les angles ronds, scier à la base les formes carrées. Croire en la géométrie du hasard.
Avoir faim : sacré, soldé, sucré, salé. Avaler, ne pas recracher. Mourir, une autre fois.
Le jour des cendres, célébrer les formes du passé, vider l’urne de sa poussière et s’en revêtir comme certains s’apprêtent à sortir le soir. Le squelette de l’apparat, les os de demain. N’être que cendres soi même, convoquer les mânes du passé, voilà ; ils sont là car il n’a rien à leur dire. Une autre fois l’absence se suffit à elle-même.
Puis se réveiller : est-il trop tard ?
Pas sûr non plus que ce soit le bon jour, y a-t-il seulement un 13 accolé à la date d’aujourd’hui ?
Puis, frapper à la porte tout en sachant que personne n’ouvrira. Ne pas se préoccuper de l’heure qu’il est. Faire du raffut dans le couloir puis tambouriner à la porte. Voire même l’enfoncer si cela est nécessaire et enfin se rendre compte que l’on est chez soi, dans le salon dans lequel, parfois, rien ni personne ne rentre. Vivre, une autre fois.