dimanche, janvier 24, 2016

Tu flottes autour de moi

Tu flottes autour de moi
comme un danger
sacré et inavouable.
Là, dans cette même rue,
dans ce magasin
où s'achève ta beauté.

J'aimerais pourtant être le drap
qui recouvrirait le ciel endormi,
ma petite fleur
qui n'éclôt que dans certaines circonstances,
par exemple,
lorsque les oiseaux ont fini de gratter la neige.

Jamais cette maison
ne m'a semblé aussi vide
que depuis le jour où tu es arrivée.
Petite algue qui fuit la mer
et qui sans cesse retombe sans fracas.

Car après ton passage,
ce qui me reste en héritage
c'est un amour trop vaste pour un poème,
c'est un geste chaste et sans lendemain.

à travers tes yeux

À travers tes yeux,
je redécouvre la nuit
qui elle, ne me reconnaît plus.

Cette innocence qui est ton visage,
c'est tout ce que j'ai,
tout le contraire de ce en quoi je croyais.

Même si je n'arrive pas
à ne pas oublier ce qui est mort
et ne me quitte pas.

Même si je sais
que je peux disparaître dans la foule,
aimer la première inconnue croisée
et revenir vers toi une fois la nuit passée.

Parce qu'à force de me perdre,
je ne te perdrai plus jamais.

mercredi, janvier 06, 2016

Séance tenante

Séance tenante

Aujourd'hui, j'ai écrit un poème
tout en oubliant
que je l'avais déjà écrit hier.

Car c'est l'intervention de l'âme
qui conduit à la démission du cœur.

Aujourd'hui, j'essaye encore.
Car je sais
que c'est en oubliant ce que j'écris
que j'invente la poésie.

Un poème
parce que l'âme se sait dépassée
et parce que mon cœur ne sait pas me relire.

Sans titre

Un portrait
comme une rivière qui se redécouvre la force d'un torrent.

C'est comme ça que je t'imagine
pas comme tu es vraiment.
Ça, ça ne m'intéresse pas.
Pas plus que ton nom,
ton adresse ou ton âge.

A force de t'oublier,
je commence à m'en souvenir très bien.

Un nom qui résonne.
Et bien d'autres mots et quelques sons
qui, bien que, fragmentaires
n'ont jamais cessé de jouer avec moi.

Comme cette flèche qui frappe,
sans cesse,
le reflet de l'au,
au même endroit
de peur de toucher une vraie cible.

Une flèche contre une eau
qui réfléchit autre chose
que ce que je lui demande

De la montagne à la mer
du souvenir à notre rencontre,
tout devient si malléable
comme ton visage que je reconnais enfin.