lundi, mai 28, 2012

Si je reviens (chanson)


Si je reviens un jour parmi vous
ce ne sera pas pour me plaindre à nouveau
ni pour raviver nos vieilles querelles.

Si je reviens un jour parmi vous
ce ne sera pas pour mordre à la gorge
ni pour vous faire croire à un fantôme arrangeant.

Si je reviens un jour parmi vous
c'est pour le ciel au dessus de vos têtes
c'et pour le sourire d'une demoiselle
c'est pour ne pas entendre cette vieille rengaine.

Si je reviens un jour parmi vous
ce ne sera pas pour te séduire veulement
ni pour épancher ma soif dans ta bouche.

Si je reviens un jour parmi vous
c'est pour finir le verre que j'ai commencé
c'est pour deviner ce qui vient après la pluie
c'est pour faire croire que je n'ai pas été absent ...

Le déluge


Quand le silence revient
les signes se font comme étrangers
les objets commencent à se déplacer
ils s'en vont en file, comme un avertissement
que nous ne savons pas interpréter,
trop occupés que nous sommes
à guetter un son venant de l'Est.
Il n'y a pourtant plus de choix,
plus de chanson que nous ne pourrions ignorer.


J'ai pris un vieux carnet
pour consigner ce silence au dessus des torrents.
Sur le bord des falaises
il s'en sont allés, enfants
et vieillards, le monde a basculé.
Arête de fer pointée vers le ciel
cherchant à déranger l’alignement parfait des nuages,
puis le chant de la pluie,
à nouveau qui s'exprime au dessus de la foule.

Mon Dieu tu ne nous a pas averti.
Disons nous que c'est pour le meilleur
que si la mer se retire
devant ce qui est encore vivant,
que si le silence rempli nos bouches,
et l'aridité du sel, Compagnons, nous sauvera de nos pêchés.

Mon Dieu tu ne nous a pas averti.
Disons nous que c'est pour le meilleur
que si ta maison s'effondre
comme un tas de poussière vétuste,
que si le silence rempli nos bouches,
et l'amertume du ciel, Compagnons, nous sauvera de nos pêchés.



D'après une chanson de Peter Gabriel

Je sais bien


Je sais bien que cela ne sert à rien
d'insister, de chercher les mots en vain
Les portes sont irrémédiablement closes
pour ceux qui ont refusé l'osmose.

Mais de la fractale on ne peut rebrousser chemin,
de l'oblique on garde le secret espoir
de transcender le mystère du quotidien.

Des actes irrémédiables à la pelle
qui font écho à d'autres actes qui ont fait la part belle
au hasard,
aux bonheurs du Malandrin.

Une fois avancé,
le pion se dirige d'un pas assuré vers sa perte
passant ainsi à côté de paysages lunaires
qui ne manqueront pas de porter son nom.

Plus tard.

En moi


En moi, une vraie plaie qui se nourrit d'autres plaies.
L'envie de n'être plus qu'une plaie.

L'envie de ne plus rien savoir de vrai.
De serrer dans mes bras un spectre quelconque,
de nous perdre dans les bois, et cetera.

En moi, l'envie d'en découdre.
de recoudre toutes les plaies
le long de ce dos interminable.

A la vitesse où vont tous ces miroirs,
je n’arriverais jamais à rattraper le temps
perdu à me convaincre que certains sont déjà morts.

Faire semblant


Avait il été rejeté ne serait ce qu'une fois ?
Avait il seulement senti s'abattre sur lui l'envie de disparaître aux yeux de la femme qu'il désirait ?

Encore une après midi, paralysé par le doute, incapable de tourner la tête vers une des reproductions qui ornaient son salon. Pas de point de fuite à l'intérieur, pas d'accès express sur l'extérieur.

A l'extérieur, la certitude de ne jamais avoir fait fausse route. A l'intérieur, la volonté de faire d'une erreur universelle la règle de conduite à suivre jusqu'à la fin de ses jours. Entre les deux, le Rideau de Fer qui se craquèle de partout. Qui laisse passer des choses qui ressemblent étrangement à des sentiments.

Et pourtant, ce jour là tout était différent.

Tout ça parce qu'elle pleurait la nuit.

Presque tous les soirs et ceci depuis la première fois où elle était restée dormir chez lui. Elle le réveillait tard dans la nuit par de longs sanglots à moitié étouffés dans le sommeil et par des propos confus où il était question de lui, d'elle et d'une séparation prochaine qui la faisait déjà souffrir. Le matin lorsqu'il l'interrogeait sur sa crise nocturne elle jurait qu'elle ne se rappelait de rien, que ce n'était pas possible. Il finit par la croire.

Bien évidemment, il tentait de la réconforter. Parce qu'il voulait se rendormir tranquillement, sans doute mais aussi parce que son angoisse à elle commençait à être communicative. Il lui disait des choses tout bas, des phrases convenues qu'il ne comprenait pas lui même. Parfois même, il la prenait dans ses bras, la berçant délicatement en disant "tout ira bien".

Aujourd'hui, il se demandait si ce n'était pas elle, de fait, qui le rejetait déjà, alors que tout allait bien, pour ainsi dire, si ce n'était toutes ces nuits à pleurer, les yeux et les poings fermés.

Aujourd'hui, il faut bien se dire que nous n'en serions pas là s'il avait été rejeté ne serait ce qu'une fois, si seulement il avait senti s'abattre sur lui l'envie de disparaître aux yeux de la femme qu'il désirait.

Sans doute n'aurait il pas passer le reste de sa vie à faire semblant.