mercredi, février 21, 2024

Un fantastique voyage

 

Un fantastique voyage


C'est d'abord un voyage qui ne s'est jamais fait.

Il aurait fallu pour cela

franchir le pas de la porte de ma chambre,

me lever d'un lit grand comme un monde

fait à ma démesure.


C'est ensuite un train que je n'ai pas pris.

Il aurait fallu pour cela

franchir la porte de la salle des pas perdus

me lever de mon siège grand comme le royaume

qu'on ne quitte jamais.


Parce qu'on se ment à soi même,

parce que l'on veut bien croire

que bouger changera quelque chose

au cours de notre histoire personnelle.

Mais il n'en est rien.


C'est encore un rendez vous où je ne suis pas allé

Il aurait fallu pour ça

franchir le pas des convenances,

m'habiller et ressembler à tous ceux

qui pensent savoir où ils vont.


Parce qu'on se ment à soi même,

parce que l'on veut bien croire

que bouger changera quelque chose

au cours de notre histoire personnelle.

Mais il n'en est rien.


C'est un fantastique voyage que n'arrêtera jamais aucune larme.

dimanche, février 18, 2024

Sans titre 8

 

La femme qu'il avait désiré toute sa vie

était à présent tout à côté de lui.


Comme la fumée qui frappe l'esprit,

il retient une nouvelle fois son souffle

et ravale ses sanglots.


Il se dit:

«Je ne peux pas être allé aussi loin pour rien.»


Comme une goutte de pluie qui se retient de tomber,

j'assiste à un drôle de combats,

deux visages qui se mordent cruellement

avec pour seul témoin

un trait de lumière sous la porte.


Deux chansons qui se chevauchent

jusqu'à ce que je déraisonne.

On a trop vécu une seule vie

qu'on ne pouvait partager.

Voilà ce que l'on gagne

à ne pas s'aimer.

mardi, février 13, 2024

Sans titre 24

 

Tu flottes comme un danger immuable,

une éclaircie qui me commande,

une illusion qui se demande

comment s'achève la beauté.


On dit que tu veux me tuer

pour que je puisse enfin changer de nom

être celui à qui on a fait miroiter

un destin incommensurable.


Tu parles encore comme cette alliée,

cette femme qui a raison de tout,

qui se détourne de tous.

Et pourtant, après tous ces combats,

comment ne pas se sentir renié?


Il t'en a fallu du temps ...

pour avouer que tu ignorais tout

que mon nom ne changerait jamais

qu'il était effacé avant même que ses lettres ne soient tracées.



Finalement,

tu m'as appris la mort

comme on apprend une langue maternelle,

les lèvres accrochées à ton sein

le lait vert, que je connais si bien,

n'a plus le même goût

et c'est toute ma vie qui débute enfin


Maintenant, il est temps,

je n'ai plus qu'un mot à dire.