mardi, octobre 25, 2011

L’extension et la profusion

Pourtant,
A l’envie de laisser retomber la poussière
Il a préféré
Et choisis une nouvelle fois
L’Ascension en différé.

Depuis,
Il n’y a pas eu d’évolution qui vaille,
Pas à proprement parler,
Seulement l’extension,
L’extension et la profusion.

Le remède à l’extinction de toutes espèces vivantes.

Et pourtant c'est de cet abandon
qu'a surgi l'envie d'en découdre,
de détricoter le vieux tapis
et de sortir une dernière fois
accueillir les voyageurs qui se seraient perdus.

Le remords

Le remords


Ce remords
qui s’agence au hasard,
qui rompt les infrabasses,
qui grimpe dans l’église vide de joie.

Le remords,
qui vit sa propre vie,
indifférent au bon sens
et à l’agencement, impeccable,
des rues de ma ville.

Ce remords qui tend la main,
tout en sachant
que s’il la referme assez doucement
il capturera un souvenir d’aujourd’hui.

Le remords qui me suit,
chien de mauvaise lignée
qui ne fait rien de ce qu'on lui demande,
qui mord la vieille dame
qui se laisse caresser par l'affreux malfrat.

Ce remords,
qui vit sa propre vie
indifférent au bon temps
et à l’agencement, impeccable,
des femmes de ma vie.

Par bonté d'âme

Mais cette bonté d’âme
Ne repose sur rien d’autre
Que sur une simple envie,
L’envie de correspondre,
De tromper l’autre.

Je ne m’en laisserais pas raconter d’autre.

C’est par bonté d’âme que je monte sur l’échafaud
C’est par bonté d’âme que j’ai trahis les miens
C’est parce que je n’ai pas d’âme que j’arrive à être bon.

La première image

La première image qu’il m’a été donné de contempler
Etait la vision du toit d’une maison qui s’embrasait. 
C’est une combustion spontanée
Qui m’a appris à voir,
Depuis l’iris n'a fait que douter.

De la chaleur d'un havre de paix
à la fournaise des enfants sacrifiés
je ne vois rien de ce qui est donné à voir.

Des lendemains et des gorges tranchées
de la lumière qui caresse soit disant nos têtes
je ne goûte rien de ce qui est donner à goûter.

Car tel un mort, je suis repus dès le début
Car tel un vicaire, j'ai oublié toutes les symphonies
ce qui est l'évidence même à des allures d'impasses
ce qui est donné n'a pas de valeur
Car ce qui a été consommer avec la première image
ne cessera jamais de crever ma passion pour toi.

J'ai un ami qui déambule

J'ai un ami qui déambule
là bas quelque part,
je ne sais pas ce qu'il fait
même si je l'imagine occupé,
échappant au rendez vous du hasard,
traquant sans cesse le vilain cafard.

Il n'y a pas d'échappatoire pour mes amis,
où que vous alliez,
j'irais toujours vous imaginer.
Il n'y a pas de vie pour vous
en dehors du cadre,
de la photo,
du souvenir qui n'en finit pas de s'enlaidir.

Ce qui a débuté n'a pas de fin,
c'est un ami qui déambule
et un autre qui s'imagine
qu'il l'attend dans une station de train.

Il n'y a pas d'échappatoire pour mon ami,
où que tu ailles,
j'irais toujours t' imaginer.
Il n'y a pas de vie pour toi
ailleurs qu'en moi même,
de cette photo que j'ai prise de toi,
de ce souvenir qui n'en finit pas jaunir.

mardi, octobre 18, 2011

Il est si facile de pardonner

Il est si facile de pardonner,
à ceux à qui on a tout pardonné,
qu’on ne pardonne plus.

Je me souviens de certaines promesses,
Vilaines morsures de vipères,
Affreuses paroles attendrissantes,
J’ai tout gobé.

L’entreprise était de taille,
La victoire souvent ensevelie,
La garde claironnait l’aube avoisinante,
Je n’ai pas su me méfier.

Je te rends ton pardon
Bien avant qu’il n’expire,
Le remords a mordu la pomme.
Ce n’est pas ainsi que je l’avais envisagé.

Car en fin de compte,
Ce qui compte,
Ce que je compte par-dessus tout,
Ce sont les chiffres d’airain,
Le métal enlaidi, l’amitié fissurée
De toutes parts, on me l’avait dit
Je n’ai pas su écouter.

Il faut passer sans laisser d'heures.
Repartir presque avant le début.

Abdiquer lorsque le royaume est irrémédiablement joyeux.

Eden

Ce que j'ai vu dans ton reflet
ressemblait à une fenêtre close,
entourée de volets défraîchis,
à une maison qui tient à peine debout.

Cette ombre qui se porte
comme un regard sur le monde
ne m'a jamais effrayé.
A bien y regarder
j'aurais du savoir
j'aurais du me douter,
j'ai vu les liens qui se dénouaient
et je n'ai rien fait.

Mon cœur s'est arrêté de battre ce jour là.
Toute poursuite de combat était vaine
j'ai abdiqué pour le meilleur de nous même
mais personne n'a eu la force de se relever.

Ce que j'ai vu dans ton reflet
était l'assurance d'un lendemain sans douleur
anesthésié pour la plupart d'entre nous
une voix qui ne veut plus se faire entendre
un enfant qui n'est pas de toi,
qui n'est pas de moi.

Ce que je ne comprends pas
j'ai l'habitude de le travestir,
ces signes que tu semais
je les ai fait miens
à un tel point
qu'aujourd'hui,
je ne me reconnais plus.

Dans la peine

Dans la peine,
Je te rappelle,
Bonjour ma princesse.

Déliée tu ne l’es que dans l'oubli de moi.
Détachée tu ne l’es que dans ton corps détesté.

Il n’est pas de misère plus approximative que la tienne.
Vaine, car la nuit te rend encore plus grave
Blanche, car tu ne connais pas le pire.

D’un franc sourire
Je te dis, Salut L’amie.

Amour,
Compromis des corps soumis,
Amour qui sans détour
Franchit le premier pas,
Un pied en avant,
Le précipice n’en est que plus beau.

Ce que j'attends

Ce que j’attends et qui doit encore venir.

Ce que j’attendais en 1997.
Ne peut être considéré que comme un simple recouvrement de dettes.

Pas une seule âme mise en jeu,
Pas un seul instant détaché de l’égo
Comme un lien qui crée un autre lien,
Bien plus fort que le précédent
Bien moins porteur de futur.

Ce qui m’a été donné en 1997
M’a depuis longtemps été repris, soldé, vendu, oublié.

Et, sans aucun doute,
Dans une monnaie qui ne prend sens que dans une autre poche que la mienne.

Comme un inventaire qui a débuté aujourd’hui
Et qui s’achèvera au commencement,
A force de se le répéter,
Il n’y aura pas d’accalmie ce soir.

Revenir et vite repartir de 1997.
Revenir là où il n’y a rien d’autre qu’un endroit mille fois découvert.

Plus d’amour que de raison,
Plus de perte que de mal,
Il ne suffira pas de vouloir comprendre l’histoire
Qui se décline le long des sentiers de Montaud.

Il ne m’aura fallu que cinq minutes
Pour me convaincre que cette maison n’est plus la mienne
Que la vie qui m’appartenait m’avait été prêtée
Et que j’ai attendu ce jour pour la rendre.

Il n’y a pas plus de 1997 que de raisons de penser à elle.
L’envol est pris. Le temps peut reprendre son cours.

A la lettre

J'ai suivi Tes instructions,
j'ai évité toutes Mes restrictions
mais je n'ai pas su t'aimer.

Je me suis blessé pour être guéri,
j'ai fui pour être rattrapé
mais je n'ai pas su t'aimer.

Car l'amour n'a pas cette rigueur,
des frimas et des oraisons,
car j'aurais du m'abstenir.

J'ai parlé pour que l'on t'entende
J'ai brûlé pour que tu sois en paix
mais je n'ai pas su t'aimer.

Car l'amour n'a pas cette saveur,
des langues et des tractations
car j'aurais du m'abstenir.