mardi, juillet 12, 2005

Personne ( 21 juin 2005)

Je regarde les visages autour de moi. Pendant un instant, tous ces visages me paraissent profondément
beaux. C’est tout. Pas d’explication. Est-ce que c’est eux ? Moi ? La lumière qui règne dans la gare de Ozoir la Ferrière ?
Quelque chose a changé.

J’aime tes yeux avant tout. Je ne t’ai pas vue arriver. Pourtant tu es là. Comme c’est absurde quand on y pense. Tous ces détails qui ne riment à rien, tous ces souvenirs qui encombrent ma mémoire et qui m’empêchent d’avancer.
Comprends tu ?

Je te regarde. Toi, les autres, toi à nouveau, le paysage, puis toi pendant un long moment. J’ai envie de fumer. J’ai peur de finir seul car je m’envisage seul parce que je crois savoir que personne ne peut me suivre, si ce n’est de loin, de très loin, en souriant tendrement à la tête de ce sacré Stan. Je ne vois pas vraiment d’autres solutions.

Tu ne m’as pas encore parlé et je n’ai pas le temps de flirter. Tu m’ignores, tu fais comme si je faisais partie du décor mais ta voix te trahit lorsque tu parles à ton amie. Tu dérailles, tu flanches et surtout tu rougis lorsque je te demande quel groupe tu vas voir ce soir. Je te souris, toujours plus loin dans l’absence. Et si ce n’est pas ce que tu voulais, c’est quand même ce que tu es en train de faire à l’instant. Impériale, Monstrueuse Vestale. Je suis pas loin d’être K.O, le sourire au lèvre quand même. Ce n’est donc pas encore aujourd’hui que je vais me pendre.

Mais, plus envie de t’entendre, de te toucher, pas envie de te mentir. Toi tu as les formes, moi les manières. Je conserve tout ça au fond de mon silence, intact. Si tout ceci ne ressemble à rien, c’est que nous ne sommes plus loin de Paris, mes mains frôlent tes genoux, je relève un peu ta jupe, je ne regarde même pas, mes mains s’en chargent bien toutes seules.

Si tu étais la fille que je cherchais, sois bien sûre chère Clara que je n’ai pas réussi à te trouver. Jamais. Même pas dans un train où sur un coup de tête furtif je décidai de monter alors que je n’avais rien à y faire. Non, tu ne seras pas cette adorable jeune fille, si châtain et si volubile qui ne me laisse pratiquement pas le choix si ce n’est de l’aborder. Pour dire quoi ? Pour parler de qui ? De Bowie ? De tes piercings ?

Non, ce n’est pas toi. Définitivement. Ne m’en veux pas d’avoir essayé. Passe une bonne soirée.

vendredi, juillet 08, 2005

4 juillet 2005

Aujourd’hui, je rentre chez moi mais ce n’est plus chez moi. Beaucoup de gens doivent savoir de quoi je parle.
Revenir. Chercher sans chercher et sans doute, ne surtout rien trouver.
D’une rue à une autre, je me prends en pleine face l’ironie subtile d’un temps qui a su être efficace. La ville a changé au même rythme que moi.
Chaotiquement, avec précaution, radicalement.
La ville dont je suis parti il y a 7 ans et que j’ai craint jusqu’à aujourd’hui. Un amas de rues tarabiscotées, des murs forcément gris et repeints
tous les deux mois pour faire illusion.
Je reviens fils de rien, libéré de mes attaches mais trébuchant sur mes béquilles. Encore gauche. Pas à l’aise. Parfois balbutiant des noms sans sens,
Montaud, Sablière, l’escalier aux milles marches, Neyron ...

Je ne sais pas ce que je veux ... reconnaître ou bien me reconnaître ...

D'eux

Et elle, au plus profond de son corps frêle,
Elle dit qu’elle croit à l’amour,
Pour le jour suivant, remettre sa vie aux mains d’un amant,
Une passade, sans suite, sans but, sans magie.

De lui, je ne sais plus grand-chose.
On dit qu’il fait partie de ceux qui osent
Rêver les yeux grands ouverts la nuit
Pleurer les yeux grands fermés le jour.

D’eux je ne suis que le témoin de la fin,
Celui qui développe une photo pas assez floue,
D’un couple que je ne connais pas
Vivant des choses que je ne connais pas.

Et elle, au plus profond de son corps frêle,
Elle maudit le nom de tous ses amants,
En se disant que sa vie appartient à un absent,
Un mur, un vide, un ogre avide de sentiments.

2, je ne suis que le reflet abasourdi,
Celui qui vit avec les remords des autres,
Le repenti d’un couple qui ne s’est jamais quitté,
Qui n’a jamais su tirer un dernier trait.