samedi, septembre 17, 2005

Musique à usage personnel : Alliance de Robert Wyatt

Le vide qui divague à ne plus savoir quoi dire, quoi faire. Le vide du premier jour sans elle. Peu importe pour une fois le nom du chanteur ou celui de la chanson. Les faits sont là et avec eux ce sentiment de vide sans fondement. Le vide comme la paroi interne d'un vaisseau sanguin qui s'éloigne poliment du coeur : " ce que nous avons en commun rend les choses encore plus dures". " Il est dur de parler à qui que ce soit, nous sommes ennemis". Je refuse d'avoir peur ou de chercher le moyen le plus simple de combler ce vide. Que vient faire Chomsky là dedans ? Je ne veux même pas le savoir. Si tu me laisses le temps nécessaire, peut être arriverais à croire que cela ne s'est pas passé, que rien n'est arrivé, qu'il n'y a pas de vide, après. Alors, je m'incline, je me penche, j'écoute la chanson pendant que la fièvre reprend ses droits. La voix module tout, arrache le peu qu'il me reste de raison. Je commence à délirer, à appeler au secours les gens qui ne sont plus là. Je sens que si la voix de Robert Wyatt se brise encore une fois c'est toute ma vie qui va y passer cette fois ci. Pas d'échappatoire possible. Rien qu'une résignation à peine formulée, une dent qui se casse. Toute une journée à éfiler le vide, doucement et presque tendrement, toute une journée à accepter le vide, à me vivre et inventer vide.