samedi, août 20, 2005

une rencontre

La rencontre

A travers mes veines coule le litre de vin que nous venons de partager, la main qui m’aveugle et la certitude d’être enfin ici et maintenant et non partout et à jamais. Sans le vouloir tu me donnes des raisons là où je suis confus et pour cela je dois te remercier.
Si cela continue comme ça, je vais finir par frapper quelqu’un. Ou alors me briser, écartelé par la beauté, abruti par l’envie du tout au tout. Refoulé sur une plage pleine de choléra à Cuba. Et c’est tant mieux.
Je dis : me briser mais c’est ce que j’attends au fond, une brisure bien nette. Saillante et luisante, la blessure cautérisée là où le pus purulait.
Ici, le mal c’est toi. Et le moteur, ce qui me pousse à m’articuler, c’est toi, aussi et surtout, et encore, et encore.
On me demande comment se dit « papillon » et je pense à toi MARIPOSA DE HIERRO. C’est sûrement un poème, c’est surtout un repère à l’heure où je t’assure être complètement flou.
Je redoute presque être dans la même pièce que toi. Un jour par semaine, à la même heure, et toujours la même question. A tes côtés, je pénètre dans la Cathédrale du Doute, le Règne de l’Equivoque. Je suis mais je ne suis pas. Je suis là et nulle part à la fois. Je veux et ne peux pas.
Alors il ne me reste plus qu’à écrire et à croire que tu penses à moi, comme ça, par hasard.

mars 2001