samedi, août 20, 2005

Imagines tu ce que disent les morts aux vivants ?

Imagines tu ce que disent les morts aux vivants ?
Tu devrais le savoir pourtant.
Chaque jour je suis là, parlant en silence,
aux murs et aux fenêtres qui régissent ta vie.

Et la fois où ta main a traversé la mienne,
j'ai laissé au creux de tes doigts,
les cendres futures et les os à moitié rongés.

Le contact de ta main, l'abandon des formes.
Corrompu,
Blessure fictive, ô combien fictive,
Tout ça parce que tu m'aimes encore.

Mais ...

Maintenant, je te regarde et tu détournes le regard,
sans le savoir bien sûr, tu ne peux plus me voir.
Au dessus de ta tête, mon bonheur comme un halo sacré.

Et la nuit , parfois, je t'entends prononcer mon prénom,
dans ton sommeil profond ...

Paul, Paul

Tout commence et s'achève là, mon sens du réel, ton envie d'oublier.
Tout commence par "je suis un fantôme" et " Tu es vivante".
Tout commence par la séparation, du corps et de l'âme, des larmes, des voix blanches, des gens
qui s'affairent dans un tourbillon indistinct à moins que ce ne soit moi qui ne le soit plus, distinct,
trouble à l'envie ...

Abonné aux absents pour toujours et à jamais.

Une semaine passe. Il ne m'arrive rien de particulier, je vaque à l'immatériel, je me prépare à
vous hanter ...

Ce qui était une bouffée de chaleur devient une abstraction, ce qui s'appelait désir devient rien de
moins qu'un tramway. Je suis une salle d'exposition vide, un musée pleins de visiteurs indésirables
et peu respectueux de ce qui est accroché aux murs ... le blanc ... le vide ... Hyperréalisme à la Estes comme
impressionisme latin, tout à un sens et puis s'égare. Trébuche, me rebute et file à toute vitesse. Je sais que
je ne sais pas encore que je ne suis plus là. Elle ne me manque pas encore.

Tout commence et rien ne commence.