samedi, août 20, 2005

Ici et maintenant

Ceci est la fin du monde
tel que nous l'avons conçu,
tel que nous l'avons désiré.

il a suffi de se plier aux circonstances.
De ne plus se faire confiance,
de rêver par dessus l'épaule de l'autre.

Se dire qu'on en avait rien à foutre.

Alors nous y voilà sans faire exprès
dans ce cimetière bordé de cyprès,
je suppose que c'est là que nous nous quittons,
là où notre chemin s'arrête, à l' abandon.

Alors nous y voilà sans vraiment le vouloir,
la fin de ce monde, l'autre côté du miroir.

Déjà hier n'avait pas le même goût,
un rien pourri,
un rien improbable et fou.

Ceci est la fin d'un homme et d'une femme
tels qu'ils se sont voulus,
tels qu'ils se sont désirés.

Il a suffi de se plier au vent mauvais.
De jouer au couple parfait
et, de se dire que nous l'avions défait.

Alors nous y voilà sans vraiment le vouloir,
la fin de ce monde, l'autre côté du miroir.

Déjà je ne nous reconnais plus
que dans une pyramide abstraite,
un vaste carré de défaite.

Alors, finie la moiteur de la sieste,
un après midi et dont rien ne reste,
à peine un goût salé au creux de ma veste
là où ta tête reposait encore hier.

Alors nous y voilà sans vraiment le vouloir,
la fin de ce monde, l'autre côté du miroir.

Comme ça une dernière fois,
pour voir ce visage aussi terrible qu' avenant,
le visage de ce monde qui s'achève,
ici et maintenant.