dimanche, juin 19, 2005

La séparation

Avant tout.

Cela aurait du être un bon moment pour tout changer.
Mais il a fallu détruire et reconstruire au même endroit. Cela tient de l’obstination et de la folie douce. Les champs devraient être stérilisés. On devrait bâtir ailleurs. A la place, on s’acharne. Une erreur connue plutôt qu’une chance de changer. Et voilà comment l’on se retrouve nez à nez avec l’idéal, le même qui nous fait tous baver. Le fameux sujet d’inquiétude qui laisse derrière lui cette affreuse et longue lignée d’amoureux transis, un peu de bave d’escargot tout au long des siècles.
L’histoire s’arrête t’elle là ?
Pas encore on dirait. Tu es tout. Tu étais là avant. Tu a été l’idéal dès que tu avais trois ans. Tu boudais et tu préparais tes crises de nerf bien avant de me connaître.

Attention, Le cadavre bouge encore.



Hum. D'abord.
Quand les autres sont là, tu ne sais plus me regarder. Je me cherche dans tes yeux et je ne trouve rien là ou je devrais être. Tu as oublié que j'étais là, tout simplement.
Tu m'as parlé d'absolu.
L'absolu ? Pour moi, l'absolu échappe à toutes définitions. Il exige de moi des capacités que je n'ai pas, que j'ai été obligé d'inventer au fur et à mesure que les jours, puis les années passaient. Avec toi, l'absolu, ce cadeau empoisonné que tu m'as fait, le temps est venu de sombrer dans un grand remous de sentiments contradictoires. Noyade prévue depuis longtemps, sans cesse repoussée pour cause de beau temps, un voyage, un mariage mais c'était inévitable.
Maintenant tout mon souffle se perd dans la récrimination et je n'y peux strictement rien, ou alors vraiment pas grand chose.
Toi qui te crois si sensible, peut être as tu oublier de me reconnaître, à moi aussi, le droit d'être sensible.
Cette erreur là, je promets que je ne te laisserai pas le temps de t'en mordre les doigts.

Même cet alcool frelaté que cette espèce de taré me force à boire ne me permet pas d'oublier que je t'ai aimé. A tort d'ailleurs, même si c'est stupide de penser ça. Il n'y a jamais eu d'erreur, jamais. Jamais me retrouver devant une feuille blanche et écrire tout bas ce qui ne peut plus être dit tout haut.
Car tout ceci, je sais que tu ne veux pas l'entendre. Cela te dérange. Cela ferait désordre dans ton nouvel univers immaculé, ta nouvelle chambre capitonnée et cela pourrait annuler l'effet des pilules qu'on te force à prendre. N'oublie pas de prendre les patins, je viens de cirer le parquet. C'est exactement comme te dire que tu fumes beaucoup trop, à quoi bon ?
Ecoute bien, cette nuit j'ai eu mon cauchemar, le même que les autres fois. Tu y étais gravement malade, à l'agonie même et on te faisait respirer de l'oxygène pur. Et tu mourais quand même, comme un idiot. Pour rien. Après n'avoir rien construit et laissant un grand vide quand même.

Voilà, tu viens de lire ce que je t'ai écrit et cette fois ci, oui, j'arrive à lire clairement en toi, tu n'as rien compris, tu crois que je me plains alors que c'est toi que je plains sincèrement. Je ressens deux fois plus que d'ordinaire le poids d'un couple mort que je porte sur mes épaules. Je ne sais pas si je suis si forte que ça. Je te vois tousser, je suis de retour dans mon rêve, les tubes dans le nez, les mains qui brassent l'air. Ouf, ce n'était qu'un rêve. Dans la réalité, rien, tu tousses et tu ne sauras rien de mon inquiétude.




J'imagine sans peine une table toute simple dans une pièce aux murs absolument nus. On dirait un décor crétois. Sur la table est posé un pichet de
vin rouge. Il s'agit d'un pichet fait en terre cuite. L'harmonie est belle et bien présente. On la respirerait presque, presque palpable aussi. Une goutte
d'eau tombe du plafond et son bruit régulier évoque celui d'un métronome. Je me sens en sécurité. Pourtant le pichet déborde, il n'arrête pas de déborder car la goutte d'eau tombe en plein sur lui. Cela fait une éternité qu'il déborde. Lorsque je me rends compte de ce qui se passe réellement, je me réveille et je pense à toi.. il ne reste plus de vin dans le pichet.


Pendant

Fermer les yeux ne sert à rien. Je suis dans mon petit enfer de poche, de bric et de broc mais je me sens à nouveau présent. Attendez ! Le cadavre bouge encore. J’ai encore le temps de faire deux trois trucs comme par exemple de tomber amoureux. J’ai encore le temps de faire un tour de piste, encore un et de me laisser aller à être quelqu’un d’autre.

La rencontre

A travers mes veines coule le demi-litre de vin que nous venons de partager, la main qui m’aveugle et la certitude d’être enfin ici et maintenant et non partout et à jamais. Sans le vouloir tu me donnes des raisons là où je suis confus et pour cela je dois te remercier.
Si cela continue comme ça, je vais finir par frapper quelqu’un. Ou alors me briser, écartelé par la beauté, abruti par l’envie du tout au tout. Refoulé sur une plage pleine de choléra à Cuba. Et c’est tant mieux.
Je dis : me briser mais c’est ce que j’attends au fond, une brisure bien nette. Saillante et luisante, la blessure cautérisée là où le pus purulait.
Ici, le mal c’est toi. Et le moteur, ce qui me pousse à m’articuler, c’est toi, aussi et surtout, et encore, et encore.
On me demande comment se dit « papillon » et je pense à toi MARIPOSA DE HIERRO. C’est sûrement un poème, c’est surtout un repère à l’heure où je t’assure être complètement flou.
Je redoute presque être dans la même pièce que toi. Un jour par semaine, à la même heure, et toujours la même question. A tes côtés, je pénètre dans la Cathédrale du Doute, le Règne de l’Equivoque. Je suis mais je ne suis pas. Je suis là et nulle part à la fois. Je veux et ne peux pas.
Alors il ne me reste plus qu’à écrire et à croire que tu penses à moi, comme ça, par hasard.



Déjà après

Inutilité d'écrire, quand il faudrait mieux la boucler une bonne fois pour toutes.
Enterrer le stylo , froisser la feuille, s’abrutir devant internet ou la télévision, faire la paix avec ces sentiments que je ne connaitrais jamais vraiment, enfin pas suffisamment. Le temps de se taire, de s'allonger sur le lit et d'attendre patiemment que le picotement dans mes doigts passe. Être creux et vide, receptacle et tabernacle. Ne pas écrire, ne pas raconter cette histoire . Surtout ne pas écrire et ne pas raconter I'animosité et la défiance. Se taire et paraître intelligent comme chez Carson Mac Cullers ou à la table des intellectuels .

Cela commence donc comme ça; par une foutue envie de revenir me pencher sur une une figure que j’ai désiré, embrassé de biais et perdu, c’est bien fait. Se taire parce que je devrais savoir qu’il n’y a là aucune leçon que je sois capable de comprendre

« ... où l'amour est ailleurs... »




Bon, il faut parler des souvenirs, des sensations qui torturent encore mon épiderme. Le petit matin, un de plus à vivre ou un de moins, c'est selon. Le gris, mais alors très gris est là, juste devant le peloton des matins « ricorés » vus à la télévision. La brume descend du tunnel qui est en face. Le train passe et je regrette presque de ne pas être une vache dans cette vie pour vraiment jouir du spectacle. Le couple d'à côté va bientôt claquer la porte d'en bas. Ils le font exprès histoire de me réveiller. Chaque matin, j’ai droit à leur sublime mesquinerie, celle de celui qui ne supporte pas sa vie de travailleur et qui déteste le type qui fait la grasse mat’.

Dommage pour eux , je ne dors pas et je les emmerde. Cela fait des heures que j'ai arrêter de bouger, que le corps a dignement pris racine. Assis sur le plancher, le dos contre le radiateur qui tourne à plein pot, je chantonne la même chanson, encore et encore. Je m'amuse à permuter I'ordre des mots, trouver de nouvelles paroles qui collent avec la mélodie. La chanson s'appelle Late Night. Cela occupe tout mon esprit, même si je sais que dans une heure au plus je finirais bien par aller me coucher. Je sais que ça n'a pas I'air d'être gai et pourtant je vais bien. Je ne pense plus à rien et c'est déjà ça de gagné.

Je suis vidé alors même que toutes les options de vie sexuelle se barrent au moment même où je me gerbe dessus. Je me retrouve au bout de la rue ,au bout de tout ce qui peut être dit ou montré du doigt. Je regarde les lumières d’une place déserte. Je me demande à nouveau pourquoi je dois boire comme un trou. C’est vraiment à cause de toi ? Interroge toi. Parle toi toute seule, si tu veux. N’attends plus que je vive pour toi. N’attends plus rien de moi.

Comment est-ce-que commence la séparation, déjà ?



J'ai les cheveux affreusement sales et bouclés. Je n'ai pas faim, pas encore. Je suis, verbe être, je suis dans cet état après une soirée où je n'ai pas eu les moyens d'être moi-même. Hier soir. Rien de mieux à faire que d'aller dans un bar. Je reste quelques instants devant la porte avec le secret espoir que je vais bien finir par trouver quelque chose de mieux à faire. Quelques rires filtrent à travers la porte. J'aime bien le nom du bar, le "Nightflight" ,ça doit drôlement impressionner les péquenots. Je rentre. Même si je sais que cela ne mène à rien et que ces dernières semaines je ne tiens plus du tout I'alcool. J'ouvre la porte,un regard à la ronde et j'ai tout compris. Les mêmes gens que moi, les mêmes dégaines et sourires désabusés. Les Hommes Invisibles, comme une secte quoi. Je m'acharne à m'enfoncer, à reconnaître en eux ces regards trop brillants, les bouches trop grandes, trop avides de dire n'importe quoi. Et les rires ! Faux, en carton-pâte, carton-carton. Les mêmes que le mien. Je sens que je vais m'amuser.
Les verres se succèdent à la vitesse d'une lumière plutôt blafarde. Je rôte, éructe, je suis le roi aux yeux piqués par la fumée et les mots crus. II y a le bras de la fille à côté de moi, un bras que je frôle plus que de raison. Des petits poils blonds qui me font déjà penser à son sexe. Je hurle des insanités, pire qu'un charretier. D'ailleurs, où sont passés les charretiers ? Je partage avec mes amis d'un soir, de toute la vie, mon désir d'être heureux à tous prix. Risible et illusoire, je suis un magicien à la baguette montante. Je louche pas mal sur la serveuse, elle est drôlement bien, surtout ses fesses. Avec un type, je réussis à la coincer à I'étage, désert, et pendant que je la tiens il essaye de lui enfoncer un balai dans le cul. N'importe quoi.
La fermeture, le bar éructe ses ouailles. Voilà, c'est fini. II ne s'est rien passé et
cela a pris cinq heures. J'étais un redoutable dragon crachant le feu et mainte-
nant je vomis tout ce que je peux sur mes chaussures neuves.
La défaite cuisante, la Séparation. Où est ce que tu t’es fourrée ?



Comment commence la Séparation déjà ?

Ah, oui ! Comme une vivisection rondement menée :
On prend 2 vies. Sectionnées. 3 fois rien, quatre fois plus de vide, cinq millions de secondes de silence, 6 au dés, 7 au cœur, 8 aux fesses, 9 et tu meurs.
Comme deux vies qui se séparent. Deux frères siamois prenant enfin congés. Pas de verbe pour le dire.
La rupture.

Tout était une rupture, une insulte.



Alors comme ça, il y a eu un jour où j’ai voulu de toi ? Je ne m’en souviens pas. C’est comme cette histoire de ma main qui s’est retrouvée dans tes cheveux. Est ce que je peux trouver une astuce intellectuelle pour arriver à me persuader que ce n’était pas la mienne. Il y a erreur. Il n’y a pas de désir. Ou alors, à tort. Il n’y a pas eu d’erreur, il n’y a jamais d’erreur. Il n’ y a jamsi eu de désir, juste la soif d’être reconnu.
Car, tout ceci, je sais que tu ne veux pas l’entendre. Cela ferait « désordre » dans ton nouvel univers immaculé. « N’oublie pas de prendre les patins, je viens de cirer le parquet. » N’oublie pas non plus de te casser vite fait, hein ? Et oublie moi pareil ! Allez Tchao.





C’était vivre en décalage subtil avec ce qui aurait pu être, ce qui bien sûr aurait dû être si je n’étais pas aussi crétin, insensible et autiste. Le thème d’une chanson qui passe à la radio, deux amoureux transis qui s’ignorent
... transis
et puis qui ignorent leur amour
... rassis .... C’est de Brel.
Il n’y a pas d’amour ici qui ne connaisse pas sa propre fin. Donc, au début il y eut une main se promenant dans des cheveux blonds. Une main un peu saôule, s’oubliant des convenances et du fait que cela ne sert jamais à rien de caresser les cheveux d’une fille, blonde. Cette main vient de loin, d’aussi loin que la petite conspiration qui l’a poussée à faire ce geste fatal et si sensuel (sur le moment, il faut croire). Une main, disais-je. Celle qui caresse, celle qui tâtera maladroitement tes fesses, celle qui se porte à la bouche quand la situation tourne à l’ennui généralisé. Rien n’est fait, pour l’instant ce n’est qu’une main , indépendante et volubile, qui caresse avec beaucoup de tact une tête passive, consentante, triomphante. Et pourtant, c’est déjà fini. Cette main, elle pourrait aussi bien tomber par terre parce qu’elle ne servira pas à grand chose. Deux caresses et puis tu retournes à ta poche. A la niche, hop !





La séparation, c’est l’oubli, c’est l’aveuglement. L’oubli des toutes ces histoires qui ont mal fini. L’aveuglement face à la vérité hurlante. La séparation, c’est aussi tout l’amour qu’on essaye d’extraire de soi quant bien même on n’a rien à donner. La séparation, enfin, c’est l’amour toujours trop grand qu’on exige jour après jour, l’amour totalitaire et absolu. Pas la demi-mesure du compromis. C’est ainsi et pas autrement que j’ai caressé les cheveux ce celle qui allait me détester le quart d’heure suivant.


HISTOIRE d’une déception galopante.


Je rentre. Avant même de rentrer, je joue à un petit jeu de pronostics assez cruel: cela s’appelle: est elle là ?
Je prête l’oreille à l’affût du moindre soupçon de musique qui indiquerait que tu es encore là. Et bien non, j’ouvre la porte sur un silence immaculé, ambiance sarcophage inviolée.
J’ai parlé trop vite, la lumière de la salle de bains est allumée. Je fonce à travers la cuisine comme un dératé.
Pour rien ou pas grand chose. La salle de bains est vide, trois fois vide. Tu as du oublié d’éteindre. Cela ne te ressemble pas.
En fait, en ce moment tu fais tellement de choses qui « ne te ressemblent pas ». Passons.
Il n’y a personne. Tu avais promis d’être là. Il est une heure passée. Bien sûr, tu ne peux pas toujours être là pour m’attendre.
D’accord. Encore moins sans doute à venir me chercher à la sortie du boulot.
Qu’est ce que je vais faire ? Je sors.
Rien à faire. Je n’arrive pas à m’amuser. Je me retrouve avec une fille de dix-sept ans dans les bras. Elle n’ y est que momentanément.
Je sais bien qu’elle ne se colle contre moi que pour rendre jaloux mon compagnon de beuverie. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que de son charmant minois et de son gros cul, il n’en à rien à foutre. Pour lui, tout s’arrête à une histoire passée. Laquelle ? Je n’en sais rien. Tout est déglingué à l’intérieur.
et une fille dans ses bras est une fille brisée. Je le sais, je ne dis rien.
Ce soir je suis complice.
Un homme parmi tant d’autres.
Je rentre à l’heure où tous les trams se remettent à circuler.
J’ouvre c’t’affaire de porte en faisant le maximum de bruit pour te réveiller. Peine perdue, tu n’es pas là.
C’est donc la fin, mais Dieu que ça peut durer longtemps.




Est ce que tu te souviens de la première fois où nous avons dormi à l’hôtel ?
C’était à une époque où nous ne nous voyions que dans la rue, dans les salles de café enfumées, les parcs s’il faisait beau et l’arrière de ta voiture quand nous étions à l’agonie.
L’hôtel, cela ne nous est pas venu à l’esprit tout de suite. Par manque de vécu, je suppose. J’y passais tout les jours devant cet hôtel, l’esprit déjà perdu, perdu pour le boulot où je m’ingéniais à arriver en retard, par principe. Je ne me souviens pas qui y a pensé en premier. Peu importe. Seul compte mon coup de fil, depuis le bureau du patron. Hôtel discret, discret: on ne vous dira rien au téléphone, vous comprenez, on ne sait jamais avec qui on parle. Ma joie puérile, ça y est c’est bon, j’arrange tout. Et la porte qui se referme sur nous , sur un soupir d’intimité trop longtemps retenu, un soupir, le seul dont je me souvienne aujourd’hui.

Il y avait deux fantômes à tes côtés. Un bébé qui aurait dû être et son papa. C’est avec eux que tu vis désormais. Seule mais pas vraiment seule.

On n’est vraiment déçu que par soi même, non ?


Aujourd’hui sera toujours le jour où tu reçois le premier coup.
Aujourd’hui est également le jour où ta chance s’achève définitivement.
Aujourd’hui comme hier, ainsi que demain.
Ainsi soit-il.

Quoiqu’il arrive ce soir, il y aura toujours ce moment où je ressens avec clarté et précision que le corps qui est assis là au milieu de ces gens, dans ce bar, mon corps, n’est que la partie immergée, une sorte de iceberg dur comme du diamant, tranchant comme ma divine prétention à me croire différent. Attention , je blesse, je coupe. Bien sûr, je sais que tous mes efforts pour jouer au monopoly, pardon pour être sociable sont voués à l’échec. Je m’absente, absinthe passante, jusqu’à ce qu’une voix pressante me rammène là d’où je ne pars jamais : « Vous prendrez un autre verre, ou quoi ? ».

Dur rappel à l’ordre.




J’ai le choix : soit je prends le trottoir de gauche soit celui de droite. C’est la musique qui se charge de la mise en scène, des caprices de Fellini. C’est vraiment pour ceux qui n’ont pas vécu leur enfance sous le casque du coiffeur, les bigoudis pleins le walkman, que l’usage du dit appareil peut prendre un sens naïf. La vie a un son. J’hésite, droite ou gauche. Le doute précipite mes sentiments, plutôt vers le sol. Je regarde mes pieds puis relève la tête. C’est la vacilation ou bien des doutes en accéléré qui s’appuient sur moi, pour vivre.





Effectivement, il n’y avait rien dans mes yeux. Je n’écoutent plus les voix qui me réconfortent. Je voudrais échapper à l’attraction de la planète Cause à Effet, être un « satellite of love ». Effectivement, je ne pouvais pas me permettre d’écrire mon nom sur ce fameux et délicat sable que l’eau vient effacer. Quel ennui ! Je n’avais même pas cette ambition là. Nous ne sommes jamais allés voir l’océan ensemble et c’est probablement une des rares réussites de notre relation. Depuis, j’ai beaucoup aimé l’océan mais maintenant je ne l’aime plus.



On a sans doute l’impression d’avoir été roulé comme dans un gigantesque bazar de l’amour dans lequel rares sont ceux qui trouvent ce qu’ils cherchent. Nous on cherchait déjà autre chose et ceci depuis le début. Bazar de l’amour ouvert 24h/24h où je me suis empressé de retourner car une erreur cuisante n’est réellement appréciée que si elle est commise au moins deux fois, disent les spécialistes.


La séparation n’a pas été matérielle. Heureusement.



Tes amis t’ont ils seulement aidé ? Je l’espère. Après toi, je suis parti dans les heures entre l’heure de bureau et celle du boulanger, histoire de perdre mon temps. Le boulot m’a bien aidé à m’abrutir. Je plaide coupable, oui je l’avoue. J’aurais pu, j’aurais du mais je ne l’ai pas fait. Je ne t’ai pas enchanté. Je n’ai pas été autrement qu’une main timide, un acteur effacé. Je plaide coupable d’avoir été celui qui n’a rien pu faire contre ton marasme. Il est partout celui-là. Ici et déjà ailleurs. Il est partout et surtout en moi.

On veut aussi récupérer l’intensité perdue. La folie douce et l’inconscience bon marché. Ouvrir les yeux après une petite nuit de fête. Que reste t’il ? Rien. C’est effrayant à quel point on peut être vide de sentiments. C’est quoi cette histoire ? Brûler un instant et puis pisser sur les cendres froides ?

à suivre