samedi, janvier 22, 2005

Ce grand amour

Et ce grand amour.

Mes yeux s'ouvrent et je reviens là où j'aurais toujours dû être.

L'endroit d'où je viens et d'où je ne suis jamais vraiment parti.
Parce que je suis parti,parce que j'ai confondu mouvement et courage.

A mes pieds, il ne me reste plus que l'immobilité.
Misérable choix que je m'empresse de rammasser.

Le Mouvement,avec ses règles internes.
Le Mouvement qui a sa propre voix,
qui ne cesse de me commander
l'impossible et son contraire,
comme palper une enveloppe vide
et d'écrire la lettre de séparation qui va avec.
Tout comme ce grand amour que je n'ai jamais confessé.

Il ne devait me conduire nulle part
si ce n'est ici.
Là où personne ne m'attendait.
Ici mais pour combien de temps
et à quel prix ?
Plus tard, encore plus tard, je saurai.

Alors ?

Pas assez de temps, ça oui, pour être un salaud parfait,
pas assez de rigueur dans l'ignominie.
Je frappe une fois et encore
contre ce sac de plomb
qui me tient lieu de conscience
et comment est ce que j'en arrive à me sentir presque bien ?

Parce que le grand amour est là,
rafraichissant et réfléchissant à l'envie
une image de deux Narcisses s'entredévorant.
Il dit :"Viens à moi, toi et moi comme un morceau de charbon noir pourrissant".

Ce grand amour que j'étouffe dans mes bras,
chaque fois que je dis "je t'aime",
je le crains, je le veux, je l'espère parfois,
à toutes heures,
surtout lorsque je ne devrais pas,
je l'aime, je le dévisage, je l'ignore.

Ce grand amour que je quitte aujourd'hui,
ce grand mour qui me quitte enfin
c'est le mien, c'est le sien.
Il n'est à personne.