lundi, mars 06, 2006

Enfin 2 (inachevé)

En y pensant bien, et on ne peut pas dire que ces derniers jours il s’en privait, le soi disant vide qui l’habitait ne l’était pas, vide, je veux dire. Il était plutôt plein à craquer, en fait. Plein de causes et de conséquences à demi formulées. S’il en était là, il devait bien y avoir une raison ; une seule raison lui aurait suffi d'ailleurs , mais voilà, il pouvait en nommer des dizaines, toutes plus insignifiantes et résolues les unes que les autres.
Que ce soit l’absence, puis une autre … absence, par exemple. Ou bien encore d’autres choses comme un voyage de nuit entre Paris et Barcelone avec Sarah et un autre sans Sarah, ou alors une certaine chanson écoutée un 31 décembre. Et bien d’autres choses sans rapport apparent avec son état actuel et pourtant tellement déterminantes, agissant par la bande, comme un jumeau qui recherche sa bulle, comme un rond qui s’ignore et se rêve carré.

Cela dure depuis deux semaines déjà. Il ne sait définitivement pas ce qui lui arrive. De fait, il a, pour la première fois de sa vie d’adulte, l’impression de réaliser à quel point sa marge de manœuvre s’est rétrécie à vue d’œil et que, tôt ou tard, il devra bien finir par rendre les armes, baisser les bras et voir ce qui va se passer.

Cette attente sans but, sans date limite et probablement sans raison d’être, voilà vers quoi il tend, vers quoi tout son corps se braque, sans douleur, sans grimace mais pourtant avec pertes et fracas. Deux semaines à faire vaguement semblant, à sourire sur la photo dérobée par surprise, à surtout ne pas se tromper à l’heure de prononcer son propre prénom.

Alors, en y pensant bien, tout ça ce n’est pas pour lui. La fin du parcours, il l’a connaît déjà mais il ne l’envisage plus telle qu'elle devrait être.

(à finir)