mercredi, novembre 15, 2006

Virginie, août 2005

Virginie, août 2005

Chère Virginie je n'ai pas de nouvelles depuis quelques mois. Je suis passé à Saint Etienne de jour pour la première fois depuis 5 ans ou plus. J'espérais que tu allais me faire signe, je t'ai écrit en te laissant mon numéro de portable, tu sais, j'ai certains jours où je suis tout à fait fréquentable, cela a été le cas lors de mon passage. J'ai logé chez les parents de mon ami Christophe, au Soleil, trois jours durant, le temps de faire le tour de mon passé. J'avais ce sentiment stupide, cette impression erronée que j'avais laissé quelque chose d'important et de fondamental dans cette ville. Je m'étais trompé car j'étais déjà à la masse, bien avant que je ne le sache vraiment.

J'aurais aimé que tu m'appelles.
J'aimerais que tu viennes me voir sur Coulommiers même si je comprends que cela n'est pas possible.

(...)


Aujourd’hui, je rentre chez moi mais ce n’est plus chez moi. Beaucoup de gens doivent savoir de quoi je parle. Difficile de parler de chez soi lorsque l’on est parti et que l’on sait pertinemment que le temps a été plus que long et sans aucun doute, efficace.

Visite après visite, certains tableaux d’un musée que j’affectionne tout particulièrement me semblent être aujourd’hui différents, de façon subtile et peut être, précaire. Pourtant je sais bien que ce n’est que moi qui suit différent, mes humeurs, ce que mes yeux ont pu voir avant de rentrer dans la salle d’exposition, etc …

Là ce n’est pas la même chose même si je me demande si mon évolution n’a pas suivi, sans le savoir, celle de ma ville, natale.

La ville dont je suis parti il y a sept ans ne ressemblait à rien à mes yeux. Ce n’était qu’un amas de rues tarabiscotées, de murs gris seulement reliés les uns aux autres par d’anciennes galeries de la mine ainsi que par les sentiments que j’avais pu y investir.

J’ai eu envie de revoir la colline de Montaud, l’escalier aux milles marches, la rue de la Sablière, le cinéma où j’ai travaillé et la vue depuis le balcon de la maison où j’ai vécu. Mais …

Je reviens, fils de rien, héritier de personne, partenaire d’un demi fantôme, homme amoral, bête sociale. Ami de mes amis et de pas grand monde de plus

Alors ? Pourquoi s’attendre à reconnaître ? Pourquoi s’attendre à être reconnu ?


4/07/2005

(...)


Virginie, c'est bientôt octobre.

Toujours pas de nouvelle.