dimanche, mai 14, 2006

Variations sur un même mensonge

Non, ce n’est pas pour toi, ce mensonge là est pour une autre, réservé à d’autres yeux et ne visant pas, pour cette fois ci, les larmes que je me targue d’arracher lorsque cela me chante, alors, non, ce mensonge là n’est pas pour toi.

Désolé, de te décevoir une nouvelle fois, mais non, ce « toujours » là n’est pas pour toi.
Tu auras beau pleurer, supplier, jamais plus je ne te tromperai.

Aujourd’hui, ce mensonge, je me mets à y croire, il ne peut pas en être autrement. Alors, vois tu, ce ne serait que déraison que de te compter une nouvelle histoire creuse,
un sillon mille fois mal labouré, le plus beau vinyle du plus grand des affabulateurs.

Laisse toi gagner par ce nouveau piège, grâce à lui je respire enfin, je reviens au centre de mon ancienne vie, les choses reprennent la couleur qu’elles n’auraient jamais du abandonner, le coucher de soleil reprend sa place à la fin de la journée, juste au dessus de nos têtes. Alors, permets moi une seule incartade, permets moi de ne pas te mentir, ne pas te pourrir sur place, te laisser continuer à vivre.

Tu vois ? Le ciel est bleu, les oiseaux traversent le ciel et je mens.
Tu entends ? Les crissements des trains près de la gare, le cours presque imperceptible du fleuve et je mens.
Tu sens ? La sueur après l’amour, la tendre rose à tes pieds parfois et je mens, encore.

Parce qu’un seul mot ne suffit pas, parce qu’un discours ne signifie rien, j’ai menti pour exister.


D'après un texte de l'année dernière.