vendredi, mars 17, 2006

rouge sang

Cette nuit, j’ai rêvé de cette jeune fille qui ne l’est plus vraiment. Je suis vraiment content de la revoir. Cela faisait si longtemps ! A vue de nez, je dirais dix ans ou plus, disons 1994, dans une rue perpendiculaire à la Grand Rue, à deux pas de Carnot où j’ai habité par la suite.

Je lui demande ingénuement comment elle va. C’est la première question qui me passe par la tête. Et e fait, j’ai la réponse m’importe vraiment. Mais à l’instant même où je formule cette question, je me rends compte qu’elle a l’air plutôt mal en point. Ses cheveux roux sont coupés très courts et cela ne lui va pas très bien, me semble t’il. Bizarrement, ses adorables tâches de rousseur ont toutes disparues et sous ses yeux se dessinent d’affreuses traces violettes que je ne m’explique pas tout à fait.

Face à ma question ingénue, instantanée (comme les photos et la soupe), sa réponse ne tarde pas. Elle est d’ailleurs fulgurante comme un coup de poignard.

« Tu ne veux pas savoir comment je vais, alors pourquoi me poses tu cette question ? qu’est ce que tu en as à faire ? Je ne vois pas pourquoi tu me poses cette question. »

Je ne sais pas pourquoi mais j’en ai les larmes aux yeux. J’accuse le coup comme je peux en bafouillant des excuses.

Face à ma mine défaite, elle finit par sourire.

Ses yeux sont rouge sang.