dimanche, juillet 12, 2009

Vu de l’intérieur 3

Vu de l’intérieur 3

La discussion qu’il aimerait bien esquiver. La voilà qui revient. Celle qui se rappelle fort obligeamment à son « bon souvenir ». Les jours, par exemple où il quitte précipitamment son appartement. Il n’a pourtant baissé la garde qu’une seconde durant mais là revoilà, menaçante et aussi effrontée que la vérité toute nue. Ça commence dès le réveil et il n’y a qu’une solution : la fuite. Le refuge.

Se cacher du souvenir de la conversation menée avec cette jeune fille qui l’a raccompagné hier au soir. Fuir. Vite, vite.

Là. Au soleil. Silence presque absolu. Il n’entend que le murmure de la rivière et encore en tendant l’oreille. Abruti de soleil pour arriver enfin à ne penser strictement à rien. L’endroit est isolé et à vrai dire, il n’y a jamais croisé personne. S’il vient là c’est par protection, la force de l’habitude étant comme un abri face aux assauts répétés de sa propre voix, dans la tête, une voix qui se surprend à poser les bonnes questions et qui si on la laisse faire finit presque toujours par démêler l’écheveau rigoureux du mensonge qu’il a mis si longtemps à ériger.

La faire taire, c’est se taire soi même, dodeliner de la tête et attendre que tout s’achève par un mouvement inopiné, sa main qui remet en place une mèche de cheveux et le voilà qui se relève avec l’assurance que la fille d’hier soir a du enfin quitter son appartement à cette heure ci.