dimanche, juillet 12, 2009

L’absence s’écrit à l’envie

L’absence s’écrit à l’envie. On ne peut le nier. Quoiqu’il advienne, on en revient toujours à cette simple évidence : l’absence.

Un détail ne concorde plus. Ce n’est pas ce que l’on nous avait annoncé. La réception ne peut plus avoir lieu. Il manque quelque chose. Il manque quelqu’un.

C’est un détail qui maintenait l’équilibre apparent, qui empêchait l’édifice, tel qu’on se l’imagine, de s’écrouler. Une fissure au dessus du porche, un miroir flamand au dessus de la porte d’entrée.

On nous a vendu une illusion qui ne pouvait durer. On se retrouve à marcher sur les traces de ce qui ne sera pas. Et pourtant, j’insiste, on a été formels : Avancez, il ne vous arrivera rien. Et j’y ai cru vingt ans durant.

La réception devait avoir lieu à neuf heures. Tous les convives sont enfin là mais, rien. On s’attarde encore un peu, on prend presque plaisir à revoir certaines personnes. Pourtant tout le monde se tait car du jardin surgit une drôle de petite musique, comme une fanfare affreusement désaccordée. Je m’avance presque sommé de suivre l’air de musique et je ne suis presque pas surpris de voir qu’il n’y a plus personne. La musique s’est arrêtée. Les invités finissent par partir, un à un, franchissant la porte d’entrée comme des condamnés d’un autre temps.

Il est temps que cela finisse mais cela n’a pas de fin.