dimanche, juillet 12, 2009

Avalanche permanente

De tous temps il en avait été ainsi.

Une épreuve qui se présentait comme un festin.

Un festin pour ainsi dire.

Un festin unique où un seul hôte est attendu.

De cet hôte, on ne savait pas grand-chose.


Et pourtant, à l’évidence, il n’était là que pour éprouver celles qui croyaient dédier leur vie à l’amour.

Epreuve de sel et de feu, presque divine dans sa barbarie.

A la recherche d’un absolu païen, elles finissaient toutes par se briser les ongles sur un point d’interrogation permanent, solidement accroché à un socle immuable. Un hôte, recroquevillé à un doute qui n’en finit pas de défier les courbes les plus sensuelles pour finir sur ce point qui est plus que final.

Et pourtant, mendiant de l’amour, bossu de la représentation, il pouvait parfois l’être, un instant durant, avant de resserrer les rangs de son amour propre et de mordre allègrement dans la bouche de celle qui s’offrait ainsi à lui. Avalanche constante et immuable. Les accalmies viendraient peut être avec un autre que lui. Après.

Avalanche, partout et nulle part à la fois. Aujourd’hui, par exemple. Sans raison apparente de faiblir et elle ne s’apaisera donc pas. Sa raison d’être étant une abomination, à toutes heures et en tous lieux. Tant pis pour ceux qui se trouveront sur son chemin.

Avalanche d’incertitude, triste destin pour une neige si pure, au ralenti, on la voit déferler en dépit du bon sens, emportant sur son passage ceux qui attendent encore ; quoi ? On ne saurait dire. Un déséquilibre qui durera ce que dure une éternité.

Ne pas se laisser ensevelir, se laisser porter au-delà de ce que l’on pouvait espérer, écouter une chanson et s’y tenir. Il était trop tard pour y changer quoique ce soit. Secrètement pourtant, il appelait de toutes ses forces à un changement. Qu’une femme arrive enfin à l’absoudre de son inconstance si particulière. Bline aurait pu être celle là.