samedi, mars 01, 2008

Récif 2

Récif 2

Récif outrageant, avec lequel il faut faire avec. Jour après jour. Avec ou sans. Récif au delà des mots que je dessine vaguement dans l’air. Comment vous dire ? Comment ne pas mentir par omission ? Je vais essayer. Cela fait peut être dix ans que j’essaye.

Mais on ne finit jamais par réaliser que toute notre vie finit par se définir uniquement par rapport à lui, ce récif. On devient à la fois âpre et rutilant, déchiqueté et à l’abandon. De ce récif du début, on devient bien vite une partie de ce qui nous repoussait dans un premier temps. Le mal venu de l’extérieur trouve soudain en nous des échos de bonheur libérateur. Et ainsi de suite.

Roc et sels marins comme nouvelle définition de ce que l’on n’a pas pu être jusqu’ici. Amer, sombre et ultime, prêt à être révélé par la lumière du soleil des tropiques. Fier, s’arque boutant jusqu’à l’impossible, tel l’un, l’autre ; le récif. Et ce qui reste à en dire.

On se retrouve à être basiquement là, présent bien qu’immergé, prêt à réapparaître au hasard des rencontres. Enfin stable. Avec en tête des idées que l’on peut envisager sereinement sans que cela ne tourne au drame. Vivant dans des instants de contemplation qui ne nous ressemble absolument pas. Devenu minéral et non plus ectoplasme. Exactement comme s’il s’agissait du bon moment pour devenir soi même. Qui sait ?

Devenir soi même le récif de quelqu’un d’autre, l’histoire se heurtant au même mot sans apparemment avancer et pourtant tout a changé. Récif, récit d’une violence que l’on s’est infligée et qui ne s’achèvera qu’avec la fin de l’écrit lui-même.