samedi, juin 02, 2007

Des mots scarabées

Des mots scarabées de papier, échappant à tout contrôle, allant jusqu'à défier ma sainte patience, je les maudit des deux mains.

Des mots apprentis violeurs de notre société, je les regarde faire et je ne dis absolument rien; d'où l'inconvénient de se réveiller à trois heures du matin et de ne rien avoir à faire d'autre si ce n'est écrire.

Mon corps se tord une fois de plus à la recherche d'un signe d'assentiment émis par l'état de veille, je connais cette douleur comme la couleur de la pierre de la façade de la maison où je suis né. Inutile de feinter. Je suis las.

Qui ne s'est pas fourvoyé une fois dans sa vie à l'heure de fermer les yeux et de gagner un paisible sommeil ? Qui n'a pas dit "non" une fois aux mots scarabées, traîtres et providers d'informations erronées ? Ce n'est sans doute pas moi qui vous jetterais le premier mot, quitte à faire mal, autant utiliser le mot qui convient ... Je cherche, je ne vais pas tarder à le trouver; ailleurs que dans le sommeil, ailleurs que dans la paix que je me vois offert et que je ne sais pas refuser.

Trouver un mot, des mots qui ne servent à rien, un désert où l'on ne meurt pas de soif, où le mirage a un sens évident pour qui sait l'apprécier. En tous cas, ce mot là on ne peut pas dire que j'en voulais vraiment, un mot qui blesse gratuitement aux entournures de la cornée, je m'en serais bien passé mais j'ai fait comme d'habitude, je l'ai vite recopié sur un papier avant de l'oublier, j'ai chiffonné le papier et je l'ai laissé tomber dans la rue afin que quelqu'un d'autre le lise et en fasse ce que bon lui semble.