lundi, avril 10, 2006

Strangers when we meet

Elle, une autre peut être, pas celle à qui on pense dans un premier temps mais pas une autre parmi tant d’autres.

Elle. En fait, ce que j’aimerais lui dire avant tout c’est que je ne sais plus qui elle est. Je croyais bien pourtant avoir une petite idée de qui elle était il y a trois ans. Mais aujourd’hui, il est arrivé ce qui était censé se passer et ce qu’elle est devenue aujourd’hui, je n’en sais foutre rien. J’aimerais l’attirer dans un coin, au calme, laisser tomber la guerre que nous nous faisons, laisser choir mes armes et lui parler, tout simplement, lui dire la vérité, lui demander qui elle est véritablement, la prier de m’expliquer ce qui est en train de m’arriver.

Elle. Des années passées à se côtoyer, à partager, me semble t’il, l’essentiel et le futile le plus innommable. Mais là aujourd’hui, que dire ? Qui est donc cette personne dont j’empoisonne la vie ? Ces dernières semaines, nous avons décidé de ne nous revoir que de façon épisodique, une à deux fois par semaine, dans la rue parfois même au café et à chaque fois c’est la même révélation : à qui appartient ce sourire que je sais si bien provoquer, ces larmes que je récolte presque sans m’en rendre compte ?

Elle. De qui pourtant je connais le nom de la peluche fétiche de son enfance, dont je sais trop bien le goût fantasque du mime ; elle, dont je devine presque le nom de certains de ses nouveaux amants. Elle, encore, dont je ne me rappelle pas le nom du parfum favori mais dont je me souviens le regard presque apeuré la première fois où je lui tenu la main. Et quand bien même, tous ces souvenirs supposés lui appartenir autant qu’à moi ne me sont d’aucune aide à l’heure de la reconnaître lorsque je la croise dans la rue.

Elle. Cette parfaite étrangère dont je suis à nouveau amoureux.

Elle. Qui me renvoie dos au mur, qui étouffe mon envie d’être simplement heureux. Elle dont je me demande ce qu’elle veut réellement, en finir avec une absence qui la pourrit sur place ? Se sentir désirée par un homme qu’elle aurait battu à plate couture ? Se venger de moi tout en me faisant croire le contraire ? Je ne sais pas.

Elle que je connais pas et qui m’attire de plus en plus et ceci en dépit du bon sens.
Elle, cette parfaite étrangère dont je suis à nouveau amoureux.

1 Comments:

Blogger . said...

C'est ma photo, qui t'a inspiré ce texte - qui, soit-dit en passant, me plaît infiniment (je n'étais pas passée sur ton blog depuis un moment, voilà qui est réparé!) ?
Si oui, je suis flattée!

10:07 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home