jeudi, juin 02, 2011

Exercice de style : Murat

Un jour sans fin

En espérant un pas grand chose,
un coup de sifflet sur le quai de gare.
Un signal de départ auquel seul le vent répond,
je sens le lien s’effacer
liquidé, je me sens comme épargné.
J'ai des envies de tempête
comme Néron, je sens l’incendie à venir.
C'est un jour sans fin, sans fin, sans la fin d’un jour sans fin.


J'aime vivre à l’abri des paratonnerres,
je reste sous la protection des néons fluorescents,
j'ai la tête trop électrifiée,
source d’un malentendu qui dure encore.
C'est un jour sans fin.

Quelques réflexions abandonnées, mes réflexes se bloquent.
Contraint, je parcours toujours le même chemin
mais j'ai autant d’espoir qu’un ver
qu'un loup édenté, castré.
C'est un jour sans fin

Et l'allure se trouble, se dédouble.
Le foie se penche par dessus
la rambarde, et l’amplitude se tait
car on sait que ce ne peut pas être.
C'est un jour sans fin

Le squelette se lasse, le sourire se fige.
L’ombre n’a plus la même portée,
les raisons se trahissent dans des tiroirs refermés.

Puis vient l’heure de détaler,
de relever l’animal qu’on a oublié
et l’alphabet émet un soupçon de reproche
par instants on s’en remet à ce qui était convenu.
C'est un jour sans fin.

C'est un jour sans fin, sans fin, sans la fin d’un jour sans fin.