jeudi, juillet 14, 2011

Elle

ELLE

Elle est entière, terrible et fragile. C’est la nuit. Dans sa bouche, depuis si longtemps le compte à rebours, lent et implacable, qui conduit au plaisir.
Au réveil, elle est presque surprise, qu’en fin de compte, le cauchemar ne soit pas réel.
Elle a pourtant mal, vraiment mal mais elle est vivante.
C’est ainsi que cela devait être.
Elle est là. Il n’y est pour rien. Quel idiot. Elle aurait été là de toute façon. Sa présence à lui, encore endormi, n’est qu’un accessoire de la vie qu’elle a emprunté.

Elle est morcelée, banale et forte. C’est le jour. Dans sa bouche surgit le compte à rebours, rapide et frivole, des premiers mots qui conduisent à l’ennui. Elle n’a jamais voulu de tout ça. Elle aurait aimé dépendre de lui, quitte à se suspendre à un piédestal. Elle aurait aimé dire « sans toi, je n’existerais pas ». Sa vie aurait été bénie par l’urgence d’exulter.

Tout et son contraire.