lundi, avril 05, 2021

un portrait

 

Un portrait

comme une rivière qui se redécouvre la force d'un torrent.


C'est comme ça que je t'imagine

pas comme tu es vraiment.

Ça, ça ne m'intéresse pas.

Pas plus que ton nom,

ton adresse ou ton âge.


A force de l'oublier,

je commence à m'en souvenir très bien.


Un nom qui résonne.

Et bien d'autres mots et quelques sons

qui,

bien que,

fragmentaires,

n'ont jamais cessé de jouer avec moi.


Comme cette flèche qui frappe,

sans cesse,

le reflet de l'eau,

au même endroit,

de peur de toucher une vraie cible.


Une flèche contre toute eau

qui réfléchit autre chose

que ce que je lui demande.


De la montagne à la mer

du souvenir à notre rencontre,

tout devient si malléable

comme ton visage que je reconnais enfin.